RAM : retour sur l’affaire des "cafards volants" de Manchester

L’aviation civile est souvent confrontée à des incidents qui, bien que parfois insignifiants, prennent des proportions démesurées lorsqu’ils sont relayés sur les réseaux sociaux. C’est précisément ce qui s’est passé avec la récente affaire impliquant un vol de Royal Air Maroc (RAM), où l’on a prétendu, avoir observé des « cafards » en soute d’un avion en provenance du Maroc (Casablanca) à destination du Royaume-Uni (Manchester). 

L’incident récent survenu à bord de ce vol de RAM AT 818 reliant Casablanca à Manchester a suscité une polémique bien au-delà des frontières marocaines. Relayée sur les réseaux sociaux et dans certains médias, la rumeur concernant la présence de cafards en soute de l’appareil a rapidement pris de l’ampleur, jetant un voile de doute sur les conditions d’hygiène de la compagnie marocaine. 

 Cela-dit, une enquête plus approfondie a permis de rétablir la vérité : il ne s’agissait en réalité pas de cafards, mais d’un incident lié à des produits alimentaires dans des bagages transportés en soute. 

Les faits  

À l’origine du problème, selon une source proche du dossier, des bagages contenant des denrées alimentaires périssables, ont été transportées par des passagers de pays d’Afrique de l’Ouest (anglophone) en transit à Casablanca ver Manchester. Ces produits ont été stockés pendant plusieurs heures en transit à l’aéroport Mohammed V, avant d’être chargés en soute du vol AT 814 qui effectuait la liaison vers Manchester.  

Dans l’attente d’être transporté en soute de l’avion à destination de Manchester, ils ont subi une décomposition accélérée à cause des fortes chaleurs d’août et des matériaux d’emballage utilisés, principalement du film plastique (cellophane). Résultat : à l’arrivée à Manchester, des asticots ont été observés dans certaines pièces de bagages. 

Contrairement aux rumeurs véhiculées sur les réseaux sociaux, il n’a jamais été question de cafards à bord de l’appareil. Les autorités aéroportuaires britanniques, en découvrant l’état de certains bagages, ont pris la décision de ne pas autoriser le débarquement immédiat de tous les bagages, provoquant ainsi un malentendu. 

La réaction de Royal Air Maroc et les mesures prises 

Notre interlocuteur a expliqué que ce genre d’incidents, bien que rare, peut se produire lorsqu’il y a transport de denrées alimentaires non conformes aux réglementations internationales. Depuis plusieurs années, la Royal Air Maroc mène des campagnes de sensibilisation auprès de ses clients, notamment en Afrique de l’Ouest, pour les inciter à respecter les conditions générales de transport, particulièrement en ce qui concerne les denrées périssables. 

La compagnie a renforcé ses contrôles et rappelle régulièrement l’importance de suivre ces règles pour éviter de tels désagréments à l’avenir. Sur les 122 bagages concernés par l’incident, 18 ont dû être détruits et les 104 autres ont été réacheminés à Manchester en deux temps les jeudi et mardi derniers. 

L’enjeu des réseaux sociaux  

Cet épisode illustre parfaitement comment une information, lorsqu’elle est mal comprise ou déformée, peut devenir virale et nuire à la réputation d’une entreprise. La centrifugeuse des réseaux sociaux a rapidement propagé l’idée de la présence de « cafards » à bord, alors qu’il ne s’agissait que d’un problème d’asticots lié aux conditions de transport des denrées périssables. Royal Air Maroc, comme d’autres grandes compagnies, doit faire face à ces défis de communication, où chaque incident peut rapidement se transformer en crise médiatique. 

L’affaire des prétendus « cafards volants » à bord d’un avion de Royal Air Maroc est avant tout une leçon sur l’importance de la vérification des informations. Bien que l’incident ait été réel, la nature des faits a été largement déformée par les réseaux sociaux. Pour RAM, c’est une opportunité de réaffirmer son engagement envers la sécurité et l’hygiène à bord de ses avions, tout en renforçant ses campagnes de sensibilisation auprès de ses passagers pour éviter que de telles situations ne se reproduisent.  

Un incident amplifié par les rumeurs 

Cette affaire met une fois de plus en lumière la puissance des réseaux sociaux dans la propagation d’informations, qu’elles soient vraies ou fausses. Une simple vidéo, souvent sans vérification, peut affecter la réputation d’une marque ou d’une institution.  

Il semble que les images et vidéos partagées ne correspondent pas nécessairement à ce vol spécifique, et qu’il y a une confusion ou une intention de nuire à l’image de la compagnie nationale. Une enquête interne a été immédiatement ouverte pour vérifier ces allégations et, jusqu’à présent, aucun élément ne confirme la véracité des accusations. Dans le cas de Royal Air Maroc, cette situation illustre à quel point une rumeur, même infondée, peut rapidement dégénérer et causer des dommages d’image difficilement réversibles. 

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